Une solution logique pour les patients québécois et pour leur système de santé
Le réseau de la santé québécois subit actuellement une pression sans précédent. Alors que le personnel des hôpitaux est à bout de souffle et que les enjeux de délestage sont bien réels, les pharmaciens membres de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) et leurs équipes ont maintenant à leur disposition des outils supplémentaires pour soutenir davantage le réseau et ses principaux acteurs. En effet, grâce aux nouvelles activités cliniques qui leur ont été confiées par le gouvernement et la levée, aujourd’hui même, des frais sur ces activités, le réseau des pharmacies communautaires peut dès maintenant en faire plus pour soigner les patients.
L’adoption, en mars dernier, du projet de loi 31 permettait aux pharmaciens québécois d’offrir certains services jusqu’alors réservés à d’autres professionnels de la santé ou d’assouplir certaines conditions afin de favoriser l’accès à des services déjà offerts. Rappelons que l’objectif de ce projet de loi était de permettre aux patients de consulter leur pharmacien pour des conditions ne requérant pas nécessairement de voir un médecin. En libérant ainsi ces derniers pour qu’ils puissent s’occuper des cas plus complexes, le gouvernement misait donc sur les compétences d’un autre professionnel de la santé tout à fait apte à performer ces soins, et présent partout sur le territoire grâce à 1900 points de services : le pharmacien.
Toutefois, un obstacle majeur demeurait; les frais imposés aux patients pour les services cliniques offerts en pharmacie, sous forme de franchise et de coassurance, freinaient la concrétisation de la volonté du gouvernement de diriger plus de gens vers les pharmacies. En effet, plusieurs patients québécois n’avaient tout simplement pas les moyens ou n’acceptaient pas que des frais leur soient imposés en pharmacie pour des services qu’ils pouvaient obtenir sans frais ailleurs dans le réseau de la santé. C’est ainsi qu’en décembre dernier, le ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Christian Dubé, a levé ce dernier obstacle. À compter d’aujourd’hui, les patients peuvent, entre autres, prolonger leurs ordonnances ou obtenir une ordonnance pour certaines conditions de santé sans débourser de frais à leur pharmacie plutôt que d’ajouter une pression supplémentaire sur le réseau, notamment en se rendant à l’urgence pour des conditions mineures.
« Le pharmacien demeure, dans bien des cas, le professionnel de la santé le plus accessible pour ses patients. Avec ces nouveaux services, dorénavant sans frais, les patients québécois peuvent maintenant obtenir des soins directement dans leur communauté sans encombrer davantage un système de santé déjà surchargé. Cette avancée milite dans le sens du principe longtemps défendu par l’AQPP et les pharmaciens propriétaires du Québec : le bon professionnel, au bon moment, au bon endroit », a déclaré M. Benoit Morin, président de l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP).
À partir de maintenant, les pharmaciens du Québec pourront offrir sans frais plusieurs soins de santé, dont les suivants :
- Prescrire un médicament pour des conditions mineures telles que l’infection urinaire chez la femme, l’eczéma, les allergies saisonnières et bien d’autres lorsqu’un traitement a déjà été prescrit pour la condition;
- Prescrire une thérapie médicamenteuse pour traiter le zona;
- Prendre en charge les patients après une hospitalisation;
- Amorcer une thérapie médicamenteuse dans des cas comme les nausées et vomissements liés à différentes conditions ou dans le cas de la cessation tabagique, etc.;
- Prolonger ou modifier l’ordonnance d’un médecin ou un autre professionnel habilité à prescrire;
- Substituer un médicament lors d’une rupture d’approvisionnement ou lors d’un retrait du marché.
L’assouplissement de certaines restrictions facilitera par ailleurs l’accès à des services comme le suivi du diabète et de l’hypertension en pharmacie.
Parmi les nouveaux actes confiés aux pharmaciens, la vaccination est sans aucun doute celui qui retiendra le plus l’attention au cours des prochains mois. Forts d’une campagne de vaccination exceptionnelle contre la grippe, qui aura vu plus de 850 000 Québécois se rendre en pharmacie pour obtenir leur vaccin au cours des mois de novembre et décembre, les pharmaciens propriétaires savent qu’ils ont maintenant tout en main pour participer à l’effort historique d’inoculation contre la COVID-19. C’est en effet en pharmacie que plus du tiers des Québécois ont été vaccinés contre la grippe cette année. Les membres de l’AQPP n’attendent que le signal des autorités de la Santé publique pour prendre part à cette campagne inédite dans l’histoire récente.
« Dès que le gouvernement fera appel à nos membres et à leurs équipes pour participer activement à cet effort massif de vaccination, nous répondrons présents. À ce moment charnière de la lutte contre la pandémie, les pharmaciens jouent plus que jamais un rôle crucial auprès des autres professionnels de la santé et des patients québécois » a tenu à conclure M. Morin.
À propos de l’AQPP
L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires, constituée en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels, est la seule association qui représente les pharmaciens propriétaires du Québec auprès des organismes officiels et du gouvernement. Elle regroupe donc les 2048 pharmaciens propriétaires des 1900 pharmacies du Québec, qu’ils soient affiliés ou non à une chaîne ou à une bannière commerciale. Employant plus de 44 000 personnes partout au Québec, la pharmacie communautaire constitue l’un des plus importants employeurs privés du Québec. Plus d’un million de consultations sont effectuées en pharmacie chaque semaine, ce qui fait du pharmacien l’un des professionnels de la santé les plus disponibles et appréciés au Québec.