On qualifie fréquemment l’hypertension artérielle de maladie silencieuse. Pourquoi? Bien souvent, les gens qui vivent avec cette condition n’en ressentiront pas les symptômes. Dans ce contexte, la participation des pharmaciens à la détection de la maladie est très importante. Mais leur rôle est loin de s’arrêter là…
Les premiers pas
« Parfois, les gens viennent nous consulter en pharmacie parce qu’ils ne se sentent pas bien ou qu’ils veulent faire prendre leur pression. On observe parfois des valeurs anormales et en discutant avec eux, on peut les référer à leur médecin », explique Guillaume Lamarre, pharmacien propriétaire d’un Familiprix à Amos.
Si un diagnostic est posé par le médecin, la suite du parcours est souvent déstabilisante et chargée d’émotions pour le patient. Devant lui : le début d’un nouveau traitement et fort probablement le changement de plusieurs habitudes de vie.
Bien sûr, lorsque le patient se présente en pharmacie avec sa prescription, le pharmacien est là pour lui fournir toutes les explications nécessaires en lien avec son traitement. Cependant, la qualité du suivi comptera pour beaucoup dans le processus de prise en charge du patient et de sa maladie.
Traiter, enseigner et accompagner
Le pharmacien pourra faire plusieurs choses pour son patient. D’abord, il a la responsabilité de s’assurer que le traitement est efficace. Il aidera également le patient à gérer les effets secondaires selon le médicament prescrit. Il s’assurera de plus que les tests de laboratoire nécessaires ont été faits, etc.
« Si l’hypertension est mal contrôlée, on peut faire l’ajustement de la médication dans certaines conditions. On peut même accompagner les patients pour le suivi de la pression en pharmacie ou lui montrer quel modèle de tensiomètre peut convenir à sa condition ou ses habitudes de vie. », ajoute M. Lamarre.
L’enseignement au patient est capital. Qu’est-ce que l’hypertension? Pourquoi faut-il la traiter? Quelles sont les conséquences si on ne la traite pas? Guillaume Lamarre rappelle que l’hypertension est encore méconnue et que toutes ces questions devraient être abordées par le pharmacien avec le patient. Ce genre de discussion favorisera aussi l’observance au traitement. « Souvent, les gens ne se sentent pas trop mal, alors ils ont tendance à arrêter la médication », explique-t-il.
Au-delà de la médication
La bonne gestion des maladies chroniques passe évidemment par l’adoption d’un mode de vie sain et l’hypertension n’échappe pas à la règle. Bien plus facile à dire qu’à faire, le pharmacien est également présent pour conseiller le patient sur les habitudes à changer ou à adopter pour améliorer sa condition de santé.
« Je dis souvent à mes patients d’y aller une habitude à la fois. Par exemple, s’ils sont prêts à arrêter de fumer, on peut leur prescrire les timbres. C’est fréquent aussi de voir des gens pour qui la cause principale de l’hypertension est le stress, alors on peut leur suggérer des intervenants à consulter pour mieux le gérer », raconte le pharmacien.
Le pharmacien est souvent le professionnel que le patient hypertendu consultera le plus souvent, parfois à chaque mois. Cette situation met en lumière toute l’importance pour un patient souffrant d’hypertension, ou d’autres maladies chroniques, d’avoir accès facilement à un professionnel de la santé qui connaît bien son historique et avec qui il peut établir une relation de confiance.