Au cours des dernières années, avec l’évolution des traitements, les patients atteints d’un cancer ont accès à des thérapies plus ciblées, influençant à la hausse les rémissions[1]. Il demeure toutefois que le parcours de soins en oncologie peut être particulièrement long et difficile pour le patient qui fait face à un tel diagnostic. Un réseau de professionnels sur lequel le patient peut compter est essentiel pour qu’il se sente accompagné et rassuré pendant cette période difficile.
En tant qu’expert du médicament et comme professionnel de la santé accessible, le pharmacien est en mesure de guider les patients sous chimiothérapie, par exemple, tout au long de leur parcours. Son rôle est essentiel, notamment lorsqu’il est question de gérer proactivement les effets indésirables potentiels des traitements, comme les malaises gastro-intestinaux ou encore la douleur. En effet, le pharmacien peut initier, à très court terme, un traitement contre les nausées et les vomissements légers et modérés pour venir en aide à un patient qui n’aurait pas un accès immédiat à son équipe de soins[2]. Il peut aussi prodiguer des conseils et faire de l’enseignement sur l’usage approprié pour l’administration de produits injectables de soutien souvent utilisés lors d’une chimiothérapie.
Par ailleurs, ayant accès au dossier pharmacologique du patient, les pharmaciens sont en mesure de veiller à une prise sécuritaire et efficace des médicaments en analysant la posologie, les interactions médicamenteuses, les allergies, les intolérances, les ajustements nécessaires à faire en cas de problèmes rénaux ou hépatiques, la présence d’autres comorbidités et plus encore.
Le pharmacien en première ligne est également un allié en matière de santé mentale pour ses patients et leurs proches aidants. Il peut les guider vers des ressources de soutien psychologique et les accompagner dans cette période qui peut s’avérer turbulente.
Le rôle du pharmacien a grandement évolué au cours des dernières années; il prend désormais une place capitale dans les soins de première ligne ainsi qu’au sein de l’équipe interdisciplinaire du parcours thérapeutique des patients. Si vous ou un membre de votre famille suivez un traitement contre le cancer, n’hésitez à poser des questions à votre pharmacien. Il est une ressource précieuse qui peut vous aider dans cette période empreinte de défis.
Par Joanne Durr, pharmacienne – Relations avec les pharmacies chez Accessa
En collaboration avec Sylvia Abdalla, pharmacienne – Conseillère – Services pharmaceutiques à l’Association québécoise des pharmaciens propriétaires
[1] Selon des données compilées par la Société canadienne du cancer, la survie nette à 5 ans prédite pour tous les cancers combinés a été de 64 % pour la période allant de 2015 à 2017. Au début des années 1990, le pourcentage était de 55 %; dans les années 1940, la survie était d’environ 25 %.
[2] Selon la Règle 31 Amorce d’une thérapie médicamenteuse, le pharmacien peut initier de façon autonome un traitement contre les nausées et vomissements légers à modéres.