Statistiques choquantes, emballages repoussants, investissements majeurs en campagnes de sensibilisation, lois restrictives: la cigarette est certainement l’ennemie #1 de la santé publique. Si plusieurs ont réussi à s’en détacher, beaucoup en sont encore adeptes. C’est qu’en effet, la dépendance qu’elle crée est tout aussi intense que ses effets néfastes sur la santé.
La pharmacienne propriétaire Isabelle Leclerc approche le processus de cessation tabagique avec beaucoup de compassion et jette un éclairage rassurant sur ce que peut faire le pharmacien pour aider les patients qui souhaitent éteindre pour de bon.
1-2-3, j’arrête… Lundi prochain!
« Je perçois notre rôle comme celui de pharmacien de famille, un coach qui peut soutenir et prendre en charge le patient qui veut arrêter de fumer », explique Isabelle Leclerc. Certains patients sont prêts à arrêter, d’autres pas du tout. C’est une des premières actions que peut poser le pharmacien: valider où se situe le patient dans sa réflexion.
« Lorsqu’un patient me dit qu’il veut arrêter de fumer, je le félicite et je lui demande quelles raisons motivent sa décision », raconte-t-elle. Les motifs à l’origine de la démarche constituent la base du plan d’action de la cessation tabagique: « Je leur dis d’écrire ces raisons sur un bout de papier et de les relire souvent. »
Le pharmacien peut alors prescrire différentes options de traitement: timbres, gommes, pastilles, etc. Si ces avenues ne conviennent pas au patient ou qu’elles ont déjà été empruntées sans succès, le pharmacien peut aussi écrire une note au médecin pour lui recommander de prescrire d’autres thérapies comme le Champix ou le Brupopion.
Rechuter
« D’entrée de jeu, il faut comprendre que l’échec fait partie du traitement. Plusieurs ex-fumeurs le disent, ils ont rechuté plusieurs fois avant de réussir. Ça fait partie de l’expérience, affirme la pharmacienne. On prescrit des timbres pour 7 jours et ce n’est pas pour rien. C’est pour nous permettre de revoir le patient, de discuter avec lui et de faire les ajustements nécessaires au besoin. »
Étant donné que les aides à la cessation tabagique sont remboursés par la RAMQ pour une période de 12 semaines consécutives par année, un patient qui rechute à l’intérieur de cette période, et qui saute une semaine de prescription, se verra refusé le remboursement de ses timbres une fois prêt à faire un nouvel essai. « Même si on explique au patient qu’à court terme les timbres lui coûteront moins cher que les cigarettes, plusieurs se découragent », regrette Madame Leclerc.
S’entourer et s’outiller
La pharmacienne est catégorique : c’est l’environnement dans lequel évoluera le patient pendant sa démarche de cessation tabagique qui aura l’impact le plus significatif sur ses chances de succès ou d’échec. Par exemple, celui-ci gagnera à annoncer sa décision à ses proches afin qu’ils puissent le soutenir dès les premiers symptômes de sevrage.
« En plus des suivis en personne ou par téléphone avec son pharmacien, le patient peut aussi se tourner vers plusieurs outils en ligne comme le site J’arrête.ca ou les applications mobiles telles que Kwit, qui permettent au patient de suivre l’évolution de ses progrès ou même de recevoir des textos d’encouragement », recommande Isabelle Leclerc.
Et vous, quelles étaient vos raisons d’arrêter de fumer?
Isabelle Leclerc, pharmacienne propriétaire, Uniprix, Sainte-Marie